DIEUX ENCHAINES*
Au nord du Kerala, Guruvayur est une ville sainte hindoue, un lieu de pélérinage. Le temple principal, dédié à Krishna possède pas moins d’une centaine d’éléphants, tous mâles, dons de dévots. Ils sont loués (très cher) pour des fêtes, des défilés. Ils sont parqués à quelques kilomètres de la ville dans un immense terrain qui leur sert de camp. Mais il faut plutôt parler de bagne, même s’ils n’y travaillent pas, tant leurs conditions de vie sont épouvantables : enchaînés jour et nuit en deux points de telle manière qu’ils ne peuvent pratiquement pas bouger. Avoir des rapports sexuels quand ils sont en musth (deux à trois mois) leur est interdit. Les femelles ne sont pas admises dans la place. Les animaux ont, pendant cette période, un comportement très agressif et des forces décuplées. Il n’est pas si rare que certains tuent leur mahout (soigneur). Il y en a un qui, en 25 ans, en a tué trois. Alors, selon le Dr Fred Kurt (spécialiste des éléphants) ils sont drogués au cannabis ou à l’opium ou bien, on les prive de nourriture pour les affaiblir. No comment...
* Titre d’une étude sur la condition des éléphants captifs en Inde de RHEA GHOSH « GODS IN CHAINS » FONDATION BOOKS 2005 (New Delhi)